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Demain n'existe pas

1 juillet 2011

Legend of the Seeker


Legend of the seeker nouveau trailer

Qu'est-ce que c'est?

Legend of the Seeker est l'adaptation en série du Cycle de l'Epée de Vérité, une série d'heroic fantasy bourrine. Le bouquin est marrant à lire, du moins les premiers tomes sur une douzaine. Et à 30€ le bouquin on va pas tout lire vu que c'est loin d'être du Zola.

 

Le pitch

Richard est un forestier super canon qui passe son temps à être canon dans la forêt et à aller voir Zedd, un vieux type à moitié fou dans la montagne. A l'Ouest d'une frontière magique se trouve les Contrées du Milieu où réside la magie, contrées gouvernées par l'affreux Darken Rahl. Alors qu'il est canon en train de se promener il voit arriver Kahlan, une jeune femme canon (c'est fou comme tout le monde est canon dans ce bouquin) poursuivie par des méchants, il la sauve et doit la rammener dans les contrées du milieu d'où elle vient parce qu'en plus d'être canon c'est une des personnes les plus importantes du monde avec des pouvoirs (sans rapport avec les canons malheureusement). [SPOILER] Je vous épargne le reste de la série, on se rend compte que Richard est un des futurs magiciens les plus puissants du monde, monde qu'il va sauver à maintes reprises grâce à sa super épée surpuissante. Aussi étonnant que ça puisse paraitre le bouquin est plutôt marrant tant qu'on est pas rebuté par la surpuissance de la mort qui tue du héros, le fait que tout le monde soit canon et les scènes de cul pour tous les goûts (viols, sadomasochisme, entre gens canons...) gratuites.

 

J'ai aimé:

Ahum, heu, circulez

 

J'ai pas aimé:

Bon. Tout d'abord je tiens à dire que j'ai pas dépassé les dix minutes de visionnage. Après ça j'ai dû retenir le vomi visuel qui menaçait d'envahir mon cerveau et retourner à quelque chose qui vaille la peine d'être regardé. Hormis le scénario forcément pauvre et simpliste je voudrais accuser la réalisation encore plus miteuse que celle de Spartacus. Autant dans Spartacus les acteurs tenaient la route et c'était plus que de la réalisation faussement épique. Spartacus c'était carrément le EPIQUE DANS TA FACE, digne successeur cheap d'un 300 en kitsch assumé avec du mauvais goût à la True Blood en tartine ce qui, globalement, était assez jouissif à regarder, comme un gateau trop gras. On sait que c'est mauvais mais bordel qu'est-ce que c'est bon. Pas de ça dans LotS (t'as vu comment j'abrège? Trop classe). Là c'est juste mauvais. Mauvais acteurs et tellement de ralentis qu'en les enlevant il ne resterait qu'un gif à poster sur memebase, et encore.

 

Notes:

Non, pas la peine, il n'y a rien à sauver

 

Conclusion:

Legend

Merci à Allociné de me faire ma conclusion

En général j'essaye au moins de finir le premier épisode des séries. Là non. Les quelques premières minutes je me suis dit "chouette, un nanar de plus pour m'occuper l'aprèm" mais en fait non, juste trop, juste pas assez. A éviter donc

 

 

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28 juin 2011

Falling skies

Première revue de série de ce blog avec Falling skies.


Falling Skies - Trailer / Bande-Annonce - Series TNT [VO]

Qu'est-ce que c'est?

Falling skies est la nouvelle série pilotée par Spielberg qui a commencé à être diffusée il y a quelques semaines sur la télé américaine. En partant sur de la post-apo SF la série part sur un pitch assez original par rapport à d'habitude. Tant qu'on en parle...

 

Le pitch

La Terre est attaquée par des extra-terrestres qui ont pour objectif de tuer tous les humains à base d'EMP et de bombes nucléaires. Toutes les grandes villes sont détruites, les survivants sont traqués, les adultes tués et les enfants "harnachés"... Six mois après l'attaque on suit un groupe de 300 survivants, 100 militaires et 200 civils qui faisaient auparavant partie d'un plus grand groupe qui s'est fragmenté pour échapper au radar (plus là dessus plus tard). On suit Noah Wyle, celui qui a joué le Dr Carter dans Urgences en sous-commandant du groupe, ancien prof d'histoire américaine avec ses deux enfants encore vivants et libres.

 

J'ai aimé:

Le pitch est assez original. Ca change vraiment des histoires de complot extra-terrestres qui en fait ont parasité la société humaine (V par exemple). Du bon post-apo, bon potentiel. Et Noah Wyle qui était mythique dans Urgences. Des petits ressorts scénaristiques originaux complètent la grande intrigue, sur le papier une grande série.

 

J'ai pas aimé (spoiler):

C'est bien là le problème: c'est pas parce que sur le papier ça marche que ça va forcément marcher. Parfois c'est pas de bol, des problèmes d'équipe (on pensera à Flash Forward). Qu'est-ce qui cloche là-dedans?

Plusieurs choses, d'abord les clichés qui s'amoncellent, du petit discours pro-chrétien "je ne demande rien à Dieu, c'est pas comme ça que ça marche, je lui demande ce que je peux faire pour lui", voilà voilà, on réprime un vomissement face à tant de bondieuserie, on oublie le passage sur l'enseignement de la biologie avec le drapeau sur le pupitre où on chante la beauté de la vie et on passe à autre chose. Tout ça pour tomber sur une bande de bad boys. Là c'est beau, ils sont racistes et stupides sauf le chef qui est un psychopathe aimant tuer en plus d'être cultivé. Le cliché du méchant donc.

Les personnages ne s'y croient pas plus que ça, on n'est pas pris dans leur jeu, ce qui est dommage dans une série vu que ça nous demande de passer des dizaines d'heures à les regarder.

Le dernier gros truc que j'aurais à reprocher à cette série c'est ses incohérences. Une race d'extra-terrestres suffisamment avancée pour détruire la civilisation ne peut pas détecter des groupes de plus de 500 personnes marchant en plein air de jour. Mais qu'un mec lance une fusée éclairante et les vraisseaux (sensibles à la chaleur comme on nous l'apprend) rappliquent. Je résume, ils détectent la chaleur d'une fusée éclairante mais pas celle d'un groupe de 300 personnes en plein effort physique.

 

Notes:

Dans la partie notes quelques critères arbitraires qui varieront de série en série mais qui me permettront de résumer un peu tout.

Intrigue: 4.5/5

J'aime le post-apo, c'est original, ça mérite une bonne note

Arcs scénaristiques: 3/5

Pour l'instant c'est la présentation, on a pas encore vu grand chose, on va leur accorder le bénéfice du doute

Jeu: 2.5/5

Les acteurs ne s'y croient pas mais c'est pas affligeant non plus

Dialogues: 2.5/5

Rien de bien original, quelques discours vomitifs mais rien que du classique américain, il fallait s'y attendre

Ambiance: 2/5

Là je suis déçu, ça aurait pu être tellement mieux dans le post-apo, du désespoir et de la survie, la reconstruction, etc... Pas "j'offre un skateboard à mon gosse et on le regarde jouer"

 

En fin de compte:

Pas un chef d'oeuvre, pas la pire bouse non plus, une série divertissante pour l'été! J'ai pas l'impression d'avoir perdu mon temps ce qui est déjà pas mal.

27 juin 2011

Esthétique de la cuite

A l’heure où Gorbatchev fait de la pub pour Louis Vuitton et où on peut acheter des cigarettes Che Guevara, peut-on encore croire en quoi que ce soit ? Y-a t’il encore des valeurs, des mythes auxquels se raccrocher ou est-on condamné à se promener dans notre brouillard spirituel que d’aucuns qualifieraient de petit-bourgeois ? Où trouver de quoi transfigurer notre existence ? Peut-être que la réponse n’est pas si loin. Souvent galvaudée, détournée ou diabolisée mais bien là.

De nos jours, transformer son corps est tout à fait accepté, que ce soit par la chirurgie esthétique, le botox ou le maquillage. Personne ne répondra « bouh, quel affreux déviant » si vous annoncez fièrement que vous vous êtes mis du fond de teint ce matin. Par contre si vous racontez à votre patron/parents/autres que vous vous êtes mis une cuite la veille, tout de suite ça passera moins bien. Evidemment, ça n’a pas toujours les mêmes effets secondaires mais là on où me parlera de l’empire que l’alcool peut avoir sur nous je répondrai par la dictature de l’apparence qui pousse des gens tout à fait bien à faire des régimes et à subir des opérations. Ce à quoi on me répondra qu’il y a un brin de mauvaise foi dans mon propos ce qui n’est qu’à moitié vrai. C’est pourquoi je revendique une esthétique de la cuite.

Beaucoup des œuvres modernes viennent des tréfonds de l’alcool, de Baudelaire à Hemingway. Pourquoi alors ne peut-on voir la beauté de la boisson ? On distinguera alors deux pratiques de boisson. La première est celle que nos amis de la perfide Albion ont dénommé le binge drinking et qui consiste en gros à boire le plus possible pour finir bourré. Je l’ai vu de mes propres yeux et voir la fille qui vous a dragué la moitié de la soirée partir à 23h30 parce qu’elle est malade n’est pas la chose la plus agréable du monde. De plus, cette pratique, en prenant l’alcool comme une fin et non comme un moyen et vulgaire et stérile. Tout ce qu’on y récolte est une absence de souvenirs et un bon mal de crâne. Autant se mettre direct les doigts dans la gorge, on évitera la gueule de bois carabinée du lendemain. On ne se permet pas d’étendre ses raisonnements, on s’enferme juste dans l’éthylisme de bas-étage. Boire avec l’ébriété comme finalité c’est un peu pour aller dans une église pour profiter des bancs : pas super agréable et on finit par attraper la crève. En buvant comme en priant on cherche la spiritualité et la paix de l’esprit, réussir à penser au-delà des carcans habituels serait-ce par la possibilité du divin ou tout simplement en dissolvant ces carcans dans un alcool de bonne qualité. En buvant trop, trop vite on dissout plus sa pensée que les limites et on finit en une espèce d’animal vomissant ses tripes sans bien comprendre ce qu’il nous arrive avec comme seul espoir qu’il ne nous reste pas trop de souvenirs le lendemain. Ce qui est, convenons-le, assez loin de la plupart des conventions esthétiques bien qu’on puisse y voir la beauté du chaos mais ce n’est pas le sujet ici.

En changeant légèrement ses habitudes on peut entrapercevoir l’esthétique de la cuite, cette poésie de l’instant dans la brume de quelques bières. In vino veritas comme le dit le proverbe, l’alcool nous aide à changer notre discours et notre façon de réfléchir, nous affranchir de l’habitude et oublier le si terrible demain, réfléchir d’une façon toute à fait anti-demainiste donc. Il s’agit parfois juste de se rendre compte de la perfection d’un moment, de voir que tout est ajusté, en place et que l’instant ne mérite ni coupe ni rajout, savoir apprécier le moment est une chose importante qui en découle, un verre d’alcool, de la musique agréable et quelques amis, a-t’on vraiment besoin d’autre chose ? Des putes et des poneys oui évidemment, mais ça c’est une constante. On a toujours besoin de putes et de poneys.

De plus, une consommation bien dosée, en libérant le discours nous aidera aussi à nettoyer notre pensée, à récurer le cerveau et à lui enlever toutes les impuretés qui l’encombrent habituellement, qui nous plombent mais je sens que je commence à me répéter. J’ai parlé tout à l’heure de la spiritualité de la cuite, je vais revenir là-dessus. Une soirée alcoolisée est un parcours initiatique, une purification qui vaut bien un pèlerinage dans je ne sais quelle région paumée ou des rites pseudo-chamaniques à base de yoga et de feng shui. La nuit passe dans un état brumeux et le matin arrive avec la délivrance. La gueule de bois est alors un vrai acte rédempteur, la libération finale avec le levé du soleil.

C’est pour avoir la chance de se rendre compte de la beauté de ces moments que je plaide pour qu’on se rende compte de l’esthétique de la cuite, que les autorités se rendent compte de son utilité et que nous sachions enfin voir la perfection de l’instant.

27 juin 2011

La fin d'un monde

Question du jour : et si on était une génération perdue ? La génération qui mériterait vraiment de prendre des bombes de peinture et d’aller recouvrir les murs de « no future » et autres inscriptions vengeresses ? Bon, ok, même si on mérite pas forcément d’aller faire ça, ça peut quand même être marrant.

Chômage, climat, fin du pétrole, terrorisme. On ouvre un journal et il faut bien se rendre compte que c’est pas joyeux. Les frontières culturelles s’abaissent menaçant de transformer toute culture en une bouillie mainstream indifférenciée. Suit up tes fulguropoints comme dirait l’autre ? Est-on enfin arrivé à ce que manifestement tout le monde attend, la fin de la civilisation? Alors évidemment on parle tous de plus en plus la même langue et évidemment on joue à Dieu et on construit des tours de plus en plus hautes mais à moins que le Très Vieux Très Barbu (que nous appellerons désormais TVTB parce que ça fait carrément moins long à écrire et que j’ai pas que ça à faire) nous fasse un remix de Babel avec Brad Pitt, Marion Cotillard et Morgan Freeman (mais pas Bruce Willis, manquerait plus qu’il arrive à sauver le monde) ça semble mal parti. Et je trouve ça bien dommage.

Personnellement je n’attends que ça la fin de la civilisation. Enfin pouvoir se balader à poil en bouffant des cuissots à la main en troussant la gueuse. Faire pousser du maïs entre les Sears Tower (qui réussira à trouver la référence ?)… Je suis sûr que ça nous simplifierait la vie. Après évidemment, comme face à toute utopie je réponds « pourquoi pas tant que ya le haut débit et des boobies ». Je relis ma dernière phrase et je me dis que la fin de la civilisation est plus proche qu’on ne le croit. Ou alors c’est moi qui suis de moins en moins civilisé. Bref, passons sur les détails techniques.

De quoi je parlais déjà ? Ah oui, fin de la civilisation, destruction du monde, cuissots et génération perdue. Dans tout ça, un m’intéresse particulièrement, vous devinerez lequel. Hélas le cuissot ne justifierait pas un article à lui seul donc je vais revenir sur le thème de la génération perdue. Moins drôle et teeellement moins nourrissant.

Donc, sommes-nous bons à jeter à la corbeille ou l’a-t-on déjà fait à notre place ? Avant tout débat je tiens à rappeler que la génération précédente avait Lio (et de manière générale les années 80) et celle d’avant le disco. Voilà qui remet les choses en perspective ? Certes notre génération a le sida, des bombes un peu partout quelques dictateurs fous qui trainent et une crise économique. Mais celle d’avant avait les années 80. Tout de même.

Comme si ça ne suffisait pas, ils étaient dans le moule post-hippy et se sont tapés la fin des Trente Glorieuses. Celle d’avant s’est tapé le conformisme vieille France et deux guerres toujours pas cicatrisées.

Donc, où on en est ? Et bah ça va pas si mal. On récolte les fruits de la libération sexuelle qui sont maintenant arrivés à maturité, on a des moyens de se protéger contre les maladies qui traînent et le risque d’apocalypse nucléaire est moindre (lisez basketball diaries ou tout Barjavel pour se rendre compte de la peur que ça inspirait)

Et au niveau économique ? Au niveau économique c’est une crise monstrueuse même si notre beau pays a la chance d’être en grande partie épargné pour l’instant. Des pays sont carrément en faillite et du coup si je peux me permettre un commentaire ça sera « pas cool ». Donc tout est en ruine. Je résume, après l’autodestruction du système en un ultime éclat, les ruines sont offertes à la reconstruction. Je veux pas dire mais ça ressemble méchamment à la de rhétorique d’un anarchiste comme Bakounine et du mythe du grand soir. Les chantiers ont déjà ouverts: l’Afrique est en train d’être sauvée par la Chine, partout on cherche à consommer moins d’énergie en innovant. Après vingt ans de stagnation pour cause de semi-prospérité et par peur de tout chambouler on a enfin une occasion de tout rebâtir comme nous le voulons, de façon plus juste et moins destructrice. D’ailleurs le secteur du service à la personne, truc solidaire par excellence, est en plein boom. Personne n’a connu une situation comme ça où la société a été ébranlée culturellement par le net pour continuer sur un tel bouleversement économie. La consigne est claire: tout doit être reconstruit selon de nouvelles normes, de nouveaux idéaux. Les vieux ont vécu, ils ont prouvé qu’ils étaient ineptes que ce qui a été fait avant ne marche pas, qu’on ne peut plus faire comme ça. Et c’est là qu’on arrive avec nos visions nouvelles.

Ce qui m’amène à la partie culturelle. On voit bien des craintes qu’il n’y ait plus que des majors sortant des gros groupes commerciaux, les autres étant étouffés par le téléchargement illégal ou qu’il n’y ait plus de livres mais que des pages internet où des abrutis imbus d’eux mêmes déversent leurs avis pseudo éclairés sur de soi disant sujets de société comme la fin du monde ou la viande. Et pourtant j’ai l’impression que ça fait longtemps qu’on avait pas connu un tel bouillonnement culturel, le genre d’opportunités qui me permet de découvrir de petits groupes de l’autre côté du monde sans que ce soit passé à la radio ou sur mtv. Le genre qui fait que je paye pas pour qu’on m’accorde l’humble droit d’écouter un album mais où je paye parce que j’aime le travail de l’artiste et que j’ai envie qu’il continue.

On aura grandi avec internet, avec la fin d’un système dont on aura vu l’écroulement. On aura jamais vu la stabilité des Trente Glorieuses ou la stagnation diplomatique d’une guerre froide. Le vingtième siècle est mort avec nous, vive le vingt-et-unième! Depuis des siècles nous sommes la première génération qui n’aura quasiment aucun repère ou structure commune avec la précédente. là où elle s’empêtre dans la nostalgie d’un passé perdu nous n’aurons jamais connu que le chaos. Ils pouvaient prévoir de quoi demain serait fait ou du moins ils le pensaient. Nous savons que demain n’existe pas encore. Nous savons que c’est à nous de le créer.

 

27 juin 2011

Jeddes Herz ist eine Revolution vs Héros made in China

Commençons par enfoncer une porte ouverte: le monde va mal. On trouvera difficilement quelqu'un affirmant de bonne foi sans tiquer que tout va bien et que tout est juste. Pollution, guerres, famines, le plus drôle étant que tout soit regroupé en Afrique. Avant on brûlait les sorciers, les déviants divers (il fallait bien s'occuper pendant les longues soirées d'hivers) maintenant on fait ça de façon plus globale à l'échelle d'un continent. Il faut bien penser aux moments où il n'y a ni tsunami ni tremblements de terre et où il faut bien pouvoir soulager sa conscience en signant des chèques ou pratiquer le sport trop peu médiatisé de l'esquive des mecs d'action contre la faim dans les rues. C'est bien dommage vu le nombre de techniques applicables, du bon vieux sprint à se cacher derrière un couple en passant par un contre-argumentaire sur la libération des ours. Il y aurait une note pour la technique, une pour la beauté du geste et une pour la touche personnelle. Ça ferait un tabac! Je range cette idée avec remettre à la mode les combats de gladiateurs à armes réelles. Je disais donc. Notre génération a été mise en face des problèmes mondiaux depuis toujours, nous avons grandi avec sans que rien d'autre, une superdictature possédant l'arme nucléaire et la moitié de la planète par exemple, n'attire notre attention. Plutôt qu'un monde bien polarisé, on a eu un monde qui d'un coup changeait et où tout le monde était le méchant. Les grandes causes ne sont plus réservées à quelques intellectuels de la rive droite et une poignée de hippys contestataires vivant dans un squat en Ardèche mais accessibles à tous. Ce qui fait que maintenant chacun doit marquer son engagement. Ce qui a conduit à la regrettable mise en vente de t-shirt « Che Guevara ». Ce qui reste à la base un terroriste politiquement extrémiste est mis idéologiquement en charpie par les adolescents pseudo-rebelles qui veulent faire chier leurs parents et se démarquer en portant tous les mêmes vêtements. Là où était un symbole de contestation est maintenant un symbole navrant d'un conformisme qui ne prend pas la peine d'aller se chercher de nouveaux héros. Et c'est pourtant pas ça qui manque. Pourquoi ne pas plus médiatiser les combattants de la commune de Paris? Le drapeau communiste est rouge en hommage au sang qu'ils ont versés tout de même! Pourquoi aller chercher des terroristes dans l'autre hémisphère alors qu'on a des héros qui ont défendu leurs idéaux avec panache en France. A moins que les idéaux soient secondaires et que seule la provocation compte. Dans ce cas, sans aller jusqu'aux nazi punks, on a trouvé de magnifiques dictatures en Europe. Il est très facile de trouver des sacs ou des t-shirts DDR (Deutsche Demokratische Republik, Allemagne de l'Est). La dernière dictature staliniste de ce côté du monde! Et on peut toujours rediriger vers la chute du mur qui restera pour moi un des plus beaux moments de l'Histoire mondiale: tout un peuple s'est pris en main pour se réunir en abattant littéralement un mur! C'est magnifique. Mais je m'égare. Le fait est que nous manquons de héros modernes, en accord avec le nouveau monde dans lequel nous vivons.

Je reprendrais ici un slogan du printemps 68 allemand: Jedes Herz ist eine Revolution, Chaque cœur est une Révolution. Nous pouvons tous être nos propres héros et refuser ce qu'on nous offre. Doit-on pour autant sortir les kalasch et aller faire un siège devant l'Elysée? Non, évidemment. Mais refuser ce qu'on nous offre, ça peut tout simplement refuser les grandes idées, les préjugés, les idées reçues, ce qu'on appelle le bon sens. Nous n'avons plus de dictature à renverser, la plupart de nos libertés sont garanties et finalement, on vit pas trop mal dans nos contrées. Reste à détruire le cadre mental qu'on nous impose en cherchant par nous-mêmes, en cherchant à savoir ce qu'il y a au-dessus de ce que le 20h nous dit. Nous ne serons probablement jamais un tableau de Delacroix où nous établirions un monde meilleur un drapeau à la main, sa voilure flottant dans le vent de la liberté. Mais au moins, on peut tous replanter un drapeau sur nos têtes et en réclamer la propriété. Et ça, ça serait déjà un beau combat.

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27 juin 2011

V(sentimentale)DM

En parlant avec des amis, je me suis rendu compte d'une chose: nos vies sentimentales sont incroyablement compliquées. Nous sommes tous dans ce qui mériterait presque d'être le scénario d'un mauvais sitcom. On a toutes les situations, celle qui n'arrive pas à trouver un mec qui ne soit pas intéressé que par le cul, celle qui en a marre de son mec parce qu'il ne s'occupe pas d'elle mais dont la soeur (du mec) habite en face (de chez la fille), celui qui vit depuis des mois au crochet sentimental de quelqu'un avec moults rebondissements, promesses non tenues et autres joyeusetés, ceux chez qui les atermoiements prévalent. En soi, ça pourrait passer si ça arrivait à une seule personne dans la masse et que, pas de bol, cette personne soit nous mais que partout ailleurs les couples se fassent naturellement sans problème et vivant dans un bonheur tel qu'on en voit à la fin des comédies romantiques, un monde où les ruptures se feraient dans une débauche de situations cocasses peuplées de traits d'esprits. Mais non, tout le monde vit comme ça ce qui, somme toute, nous laisse peu d'espoir d'en sortir. Je prendrai un exemple connu: How I met your Mother. Oui ils vivent des aventures sentimentales compliquées. Ce qui en soi est rassurant. Oui, sauf que. Eux, ils ont une trentaine d'année, j'en ai une petite vingtaine comme mes amis. Nos situations seront donc les mêmes d'ici dix ans? C'est ça le problème: on vit dans une série télé mais avec de très très TRES mauvais scénaristes aux commandes qui utilisent les mêmes trucs en permanence en espérant que le public ne remarque pas. Et nous sommes les acteurs, on se réveille chaque matin, on voit son texte et on balance des jurons aux mecs qui ont fait ça parce que, décidément, ils ne se sont pas améliorés et nous servent la même soupe qu'à la dernière saison. On a à peine le droit à une répartie spirituelle de temps à autre. Heureusement qu'on a des coupures pubs régulières, on se dit que tout n'est pas perdu et que s'il y a des pubs ça veut dire que des gens regardent. Ce qui est toujours ça de pris. N'empêche que j'aimerais bien rencontrer le mec qui écrit mon scénario histoire de lui mettre mon poing en travers de la tronche. Qui m'accompagne?

27 juin 2011

Résumé de l'idéologie

Gentil lecteur, si tu es sérieux, tu fais tes devoirs prosélytes régulièrement en tentant de convertir tes amis à cette magnifique idéologie qu'est le refus de demain. Mais tes propos peuvent choquer, nous allons ici faire un résumé accessible au plus grand nombre.

Doit-on vraiment croire que demain n'existe pas? J'utilisais dans un autre article l'analogie avec Galilée. Je rappelle que Galilée a été brûlé vif. Ce qui, sauf préférences personnelles, n'est pas le meilleur destin qu'on puisse imaginer. Il faudra donc parfois utiliser des points de vue plus modérés et manier la métaphore à la base de cette idée, l'interprétation littérale étant laissée aux futurs cadres de notre glorieuse révolution. L'idée de demain est trop ancrée dans la société, dans toutes les sociétés qu'il ne faut peut-être pas commencer par ça (sauf, je le répète, si vous voulez mourir brûlé vif, chacun ses goûts). L'idée générale c'est que demain n'est pas sûr, on ne sait jamais ce qui peut arriver demain, on est pas sûr que nos actes d'aujourd'hui ait une répercussion sur demain ou en tout cas la répercussion attendue. Très souvent on s'emprisonne dans le carcan de nos futurs décisions, d'une hypothétique réalité à venir. Ce qui fait qu'on passe à côté d'aujourd'hui. Cela va de refuser une clope à refuser de faire les études qu'on aime pour quelque chose de plus rémunérateur mais moins intéressant ou ne pas faire d'enfant pour sa carrière en passant par ne pas aller se baigner dans une fontaine un soir d'été. Ce n'est pas croire en demain le problème, c'est vivre uniquement pour lui comme un veau d'or, une idole monstrueuse aux pieds de laquelle on dépose nos vies, nos loisirs, tous nos petits plaisirs qui font que nous ne sommes pas (que) des machines à produire ajoutant une ligne dans un bilan comptable mais des hommes, des femmes qui pensent, profitent, aiment, bref, vivent. Au final, faire des choix sur le présent nous apporterait sûrement autant de plaisir à l'arrivée en plus de la satisfaction de ne pas avoir de regrets. La télé, les magasines, la pub, tous les médias passent leur temps à nous faire miroiter des choses que nous n'aurons jamais alors autant ne pas passer à côté des choses simples qu'on peut avoir. Quelqu'un vous voit à moitié nu dans une fontaine un soir d'été? Et alors? L'alcool a été inventé pour servir d'excuse pour ce genre de situation si la personne est suffisamment obtus pour ne pas en profiter. C'est un exemple type des petites choses qui font que la vie vaut la peine d'être vécue, tous ces petits riens qui font que le présent est un bien inestimable alors que demain n'est qu'un pari fou. Demain est une projection que vous voulez adapter à ce que les autres attendent de vous. Le présent n'est qu'à vous, le présent ne s'adapte pas, le présent se vit. La prochaine fois qu'une nouvelle expérience s'offre à vous sans qu'elle détruise directement votre avenir (exemple type: braquer une banque est une mauvaise idée) acceptez la de bon coeur! Si vous n'aimez pas, vous arrêterez mais au moins vous saurez que vous avez tenté. Quand dans quelques dizaines d'années (chiffre vaguement basé sur l'âge moyen de l'utilisateur tout aussi moyen de facebook) vous vous retournerez sur vos vies, je ne peux que vous souhaiter de pouvoir vous dire « oui, ça aussi je l'ai fait » ou « c'était de belles années » plutôt que « j'aurais pu plus en profiter ». Les mots ne pourraient suffire tant je voudrais lancer un appel à vivre tout simplement, à profiter de tout quand la vie est assez généreuse pour nous l'apporter. Chaque jour est peut-être un nouveau jour mais c'est surtout un jour après hier, un de plus jusqu'au moment où le présent sera trop restrictif pour faire quoi que ce soit. Un jour peut-être qu'on n'aura plus de soirées où on rentrera dans un état lamentable au petit matin parce qu'il y aura un travail, des enfants à qui il faudra montrer l'exemple. Il faudrait donc qu'on attende ça passivement? Non! Sachant qu'on ne pourra plus le faire, il n'y a rien de plus important que de se faire des réserves de souvenirs pour pouvoir les revivre quand on ne pourra plus en vivre de nouveaux. Ainsi cher lecteur, je t'exhorte, la prochaine fois que tu seras en soirée, à trouver la fontaine la plus proche et à t'y baigner. Dans le pire des cas, tu auras peut-être une pneumonie, mais crois-moi cher lecteur, la vie vaut bien ça.

27 juin 2011

Dictature de la cravate

Et c'est le moment où on réalise que ce qui peut nous arriver de mieux, et bah en fait, on en veut pas. Je ne parle pas de gagner au loto ou de se marier avec Kate Winslet (la version photoshopée de la dernière pub lancôme) mais de ce qui peut nous arriver de mieux dans la logique des choses. Pour la plupart d'entre nous c'est:

*Une famille

*Un pavillon de 150m2 en banlieue résidentielle, clone de celui du voisin

*Un job à 35h la semaine en costume cravate

Je critique pas la famille, si on a la chance de tomber sur les bonnes personnes et que ses enfants ne tournent pas émo, c'est même très bien. Mais honnêtement, qui rêve d'être comptable? Est-ce qu'il y a une majorité de la population dont le rêve le plus intime soit de pouvoir mettre une cravate et de rentrer à la maison en mode « Bonjour chéri! Mais monsieur, je ne vous connais pas. Oups, désolé, j'ai confondu nos deux maisons »

Qui veut ça? Je sais pas mais on rêve tous d'autre chose. Qui a ça? Presque tout le monde. Ira-t'on jusqu'à dire que la cravate est un instrument petit bourgeois à tendance fascisante? Pour tout vous avouer, c'est pas passé loin. Mais. La cravate et le costume qui va avec ne sont désespérants que dans la mesure où ils relèvent d'une soumission, de l'auto-annihilation de toute trace d'imagination qui aurait réussi à survivre et à prospérer à travers les études. Dis-je que les enfants ont plus d'imagination? Non, c'est con un enfant sinon on leur demanderait pas de trouver la carte dans Dora mais d'en faire une analyse topographique, de définir là où il y a le plus de chipeur et de définir les caractéristiques sociologiques des populations locales. Faut pas déconner non plus. Mais c'est un peu comme si on pouvait acheter un pack « vie » avec la baraque, le boulot à salaire médian, le prêt sur trente ans qui va avec la baraque et en bonus la cravate offerte. Activités sportives en option, télé offerte et bonheur dans la limite des stocks disponibles. Dépéchez-vous, il n'y en aura pas pour tout le monde. Là normalement c'est le moment où je sors ma chapka, mon portrait de Lénine et où je crache sur les grands méchants riches qui oppressent le monde. Mais non, même pas. La seule différence c'est qu'ils ont un pavillon plus grand et quelqu'un pour le nettoyer à leur place. A part ça, la même chose pour tout le monde, école, bac, études avec pour objectif de faire au moins aussi bien que les parents. Il y a donc plus plus de pression chez les riches. C'est normal, c'est dans le pack spécial riche et c'est fourni avec la femme de ménage. Mais si c'est pas la bourgeoisie qui profite de la dictature cravatesque, qui est-ce? Bah heu, comment vous dire ça. Ah oui voilà, absolument personne. On a réussi à créer un système où tout le monde est esclave, où personne n'est réellement heureux. La preuve? On est pas les premiers consommateurs d'antidépresseurs pour rien.

Avant au moins, yavait un mec au dessus qui pouvait jouir de quelques privilèges (encore que c'était compensé par le fait qu'ils se battaient et qu'ils offraient protection) et donc il y avait bien quelqu'un qui faisait office de gigantesque marionnettiste. Mais ce temps est fini. Avant on aurait pu visualiser des chaînes de dépendance où les places étaient fixes et où on pouvait remonter la chaîne jusqu'en haut, c'est à dire Dieu (je fais pas de prosélytisme, je parle de la monarchie de droit divin). Maintenant c'est magique, il n'y a personne qui tient les ficelles, c'est comme si on avait fait un gigantesque nœud et donc, tout tient en l'air sous forme d'une grosse boule de fil sans qu'on sache trop comment. Je pense qu'il faut visualiser un lapin qui se sortirait du chapeau tout seul en se tirant par les oreilles. Donc en gros ça tient mais on sait pas trop comment, sûrement parce que tout le monde a peur de ce qui se passerait si tout se cassait la gueule, si la boule d'interdépendances retombait par terre et que tout le monde perdait les petits privilèges qu'il a pu accumuler au cours de sa vie. Encore une fois c'est la peur des conséquences, de l'effet qui viendrait de la cause. L'angoisse est la force assez puissante pour annuler la gravité qui ferait tomber la boule et déferait les nœuds. Il faudra bien finir par s'avouer que demain n'existe pas. Il n'y a que comme ça que nous pourrons vivre libres.

27 juin 2011

Idéologie anti-demainiste

Il est certes bien beau de clamer que demain n'existe pas. Mais encore faut-il le prouver. Toi antidemainiste, bien souvent les futuristes t'opposent des arguments qu'ils s'imaginent vrai dans l'unique but d'imposer et de propager, une fois de plus, la pensée unique. Ce texte est là pour t'aider à leur répondre, voire même à leur faire entrevoir la magnifique lumière de la vérité. Nous commencerons en remarquant que personne n'a jamais vu demain, nous continuerons en disant que personne n'est jamais revenu de demain pour nous en parler.

 

Depuis des millénaires, on nous parle d'un demain, d'un futur plein de promesses, gorgé des fruits les plus sucrés, des plats les plus fameux et des individus les plus épanouis. Tout cela se trouve dans le monde de demain d'après leurs dires. Ah les naïfs, ah les fous! Mais personne n'a jamais vu ce demain idyllique. Chaque fois que nous sommes censés arriver à demain nous nous retrouvons floués, car ce demain est en vérité aujourd'hui. Chaque fois que nous avançons vers le futur, nous nous retrouvons dans le présent. Nul n'a jamais vu le futur et nul ne le verra jamais. Des millénaires de mensonge et toujours nous croyons à ses sottises. Mais il est temps que cela s'arrête. On ne peut plus attendre patiemment qu'une possibilité, une théorie s'applique enfin et change notre vie, ces temps sont révolus. Combien de temps encore allons nous être oppressés par ce complot international, mondial même et intemporel, négation même de sa propre nature. Si le futur existe et si il est si merveilleux, pourquoi ceux qui y croient n'y sont pas? C'est un non sens incroyable que de se priver d'un tel bonheur. Non contents d'empoisonner l'existence des autres, ces chantres d'un demain qui ne viendra jamais se noient dans les fluides immondes de leur propres absurdités.

 

Car oui, personne n'est jamais allé dans le futur. La plus grande preuve qu'il puisse y avoir est que personne n'est jamais revenu nous en parler. Dans toutes les conquêtes, toutes les explorations de l'homme, systématiquement un messager revenait, nous prévenait de la faune, la flore, des richesses potentielles. Ici, rien. Jamais un homme n'est revenu de demain. Faut-il que cet endroit soit si dangereux ou si paradisiaque que nul être n'ait survécu? Foutaises! Personne n'est jamais revenu parce que personne n'y est allé. Personne n'y est allé parce que demain n'existe pas. Oui bien sûr, on trouvera des films, des fictions de voyage dans le temps, fruits d'une industrie cinématographique décadente qui vampirise nos gains pour pouvoir hypocritement vivre dans leur présent. D'ailleurs, évidence incroyable: 2001 odyssée de l'espace. 2001 n'était pas le futur, 2001 était le présent. Cela nous prouve d'une façon incontestable que ce qu'ils nous racontent n'est que mensonge. D'ailleurs, l'illusion suprême, le futur éternel, la vie après la mort n'est-elle pas dans leurs croyances qu'un présent à jamais? L'éternité n'est-elle pas qu'un futur sans cesse remis à plus tard? Voilà que confits d'imbécillités, les futuristes nous ont d'ors et déjà donné raison au plus profond de leurs âmes.

 

Certains peuvent m’objecter que je remet en cause la marche même de l’univers, que c’est absurde de s’attaquer à de tels fondamentaux de notre pensée. Mais après tout, ne croyions nous pas que la terre était plate et les étoiles accrochées à une voute céleste? Que cela était incontestable? Galilée est mort pour que nous puissions avoir nos opinions et défier les dogmes stupides que la société met en place. D’autres l’ont suivi dans la tombe. Allons-nous abandonner le combat? Laisser derrière nous des ruines d’idées de toujours aux fondations instables? NON! Ensemble, unissons-nous, ensemble luttons et ensemble bâtissons un monde meilleur.

27 juin 2011

Manifeste contre le futur

Vous aimez? Téléchargez-le!

 

Le jour s'est levé sur une étrange idée, j'ai eu une révélation: le mal est sur nous. Implacable, il nous menace tous et s'attribue toujours la part du lion à un moment ou à un autre de nos vies. Nul n'est épargné, du paysan à son suzerain ou, pour être plus moderne, des CPS 5 et 6 aux CPS 3. Nul ne peut y échapper et c'est le mal le plus terrifiant qu'on puisse imaginer. Cher lecteur, toi même tu es assailli chaque jour. C'est notre plus grand ennemi, érigé en bienfaiteur de l'humanité, plein de promesses. Pourtant c'est lui qui nous enchaîne. All Hail au plus grand dictateur de l'histoire de l'homme: le futur. Et oui, le futur est la pire chose qui soit. Au premier abord, cela peut paraître étrange et pourtant je m'insurge, je dis non au futur! Pour autant, dis-je vive le passé? Non plus. Le présent est bien assez. Le futur est un poids énorme qui pèse sur chacun de nous, à trop vouloir préparer son futur on oublie de vivre son présent. Là c'est le moment où je reçois l'oscar de la banalité, je voudrais remercier l'académie qui m'a tout appris et ma famille sans qui... Bref. On s'interdit toutes sortes de choses pour des événements qui n'arriveront peut-être jamais. C'est un énorme paradoxe, on prétend être dans une société hédoniste mais tournée vers l'avenir. La société de consommation certes, la société de l'épargne aussi! Cela est assez peu conciliable d'un point de vue mental. C'est encore plus marqué chez nous, espèce honnie de l'humanité, la lie de notre monde, plus communément appelés « les jeunes ». On nous exhorte à profiter de notre jeunesse en nous rappelant à quel point elle est courte et à quel point il faut en profiter vu que demain il n'y aura plus de pétrole, on sera envahis par des terroristes chinois islamiques génétiquement modifiés porteur de la grippe de la tortue (comme dit précédemment, le cochon c'est so 2009 et la grippe aviaire n'en parlons même pas) mais qu'on s'en foutra vu qu'on sera morts du sida à moins que ce ne soit du soda, je ne sais plus très bien, j'ai du mal à m'y retrouver avec toutes ces affiches comme quoi si je ne mange pas la moitié de Rungis je mourrai d'un cancer dans les dix prochaines minutes (à moins que tu n'envoies ce texte à quinze personne). Ou alors c'est moi qui n'ait rien compris à l'actualité, j'avoue être légèrement confus et le Time chaque semaine dans ma boîte aux lettres n'arrange pas les choses. Je crains m'être légèrement éloigné de mon sujet, je reprend. Le futur donc. Je prend mon futur proche: cet été, deux alternatives s'offrent à moi: je peux me trouver un petit boulot dans un pays à fort potentiel de sympathie comme nos aimables voisins grands-bretons ou nos chers partenaires teutons où je pourrais vivre de nouvelles choses, tâter la gueuse locale en éclusant les alcools du cru, vision de rêve dans une existence idyllique où je nagerais sur des torrents de bière à flanc de montagne pendant qu'un essaim de bavarois en Lederhosen yodlerait des chants à ma gloire. Aussi enrichissante que puisse être cette expérience, c'est malheureusement assez difficilement valorisable dans un CV: entretien d'embauche, master en décapsulage et licence en DPM, DPM me demandera-t'on, Drunk People Management répondrai-je, gonflant ma poitrine dans une posture fière de longues années d'expériences. Et j'en arrive à ma deuxième option: galérer encore deux mois et me prendre moult portes au nez ou fins de non-recevoir pour finir par trouver un stage ayant un vague lien avec un éventuel projet professionnel. Le stage évidemment sera probablement chiant, j'y perdrai mon été sans être payé et ça fera un an de plus sans avoir pris de vacances où j'aurais eu la possibilité de bouger un peu. Stage en prélude à une vie de projets dirigés en costume-cravate dans un open space où nous serons répartis en groupes de travail. Youpi. J'aurais encore perdu un pan entier de ma vie pour préparer un futur, une éventualité, un peut-être dont je sais déjà qu'il y ait une forte probabilité qu'il soit chiant et long. Et ce n'est qu'un exemple parmi d'autres, arrive le moment où il ne faut pas trop boire, pas trop manger par peur des conséquences. Ce petit sentiment, cette crainte qui fait qu'on ne sautera pas en parachute. Avouez que ça serait bête qu'il ne s'ouvre pas et que vous n'ayez pas la possibilité de cotiser pour la retraite du grand-père du voisin. Le meilleur moment c'est quand le futur rejoint le présent: faites des enfants, après vous ne pourrez plus, achetez une maison maintenant, après vous serez trop vieux pour prendre un crédit. Damned, vous n'aurez pas votre pavillon dans une banlieue résidentielle! Comme je vous plains. A ce moment là, on se rajoute une petite chaîne à la réalité et au dur règne des conséquences jusqu'au moment où on ne peut plus rien faire parce qu'on est le futur et que le présent dont vous êtes le futur vous a mis en maison de retraite histoire de ne plus vous avoir à la maison (« ma chérie, tu as pensé à arroser mamie? »). C'est pourquoi je rejette le futur. A partir de maintenant je suis anti-futur. Que les hippies ne viennent plus me faire chier avec leurs che guevara luttant contre le capitalisme, Ghandi combattant l'oppresseur colonial ou Malcom X luttant contre le racisme. Par ce manifeste, je m'en prend à la marche même de l'univers et proteste contre la notion d'écoulement du temps. D'aucuns on dit que les camps de concentration n'avaient jamais existé tout comme le World Trade Center et que c'étaient des complots sionistes ou de la CIA (noyautée par les francs-maçons comme chacun sait), moi j'affirme haut et fort que la notion de futur est inventé par le complot des fabricants de montre, la fraternité des banquiers avec taux à long terme, la loge secrète des organisateurs de mariage et des loueurs de salles des fêtes et la phalange des sages-femmes. Non le temps ne s'écoule pas! Non aujourd'hui n'a pas de conséquences sur demain! De toute façon, demain est une invention. Quelqu'un est-il déjà revenu de demain pour nous dire à quoi ça ressemblait? Non, jamais. Je ne vois pas pourquoi je croirais à ça. Certains choisissent de ne pas croire à la vie après la mort, moi je choisis de croire qu'il n'y a pas de vie après la vie, ou du moins après la nuit. En l'absence de preuve tangible de l'existence d'un avenir, cela n'est que pur supposition et affaire de foi tout comme le paradis, l'enfer ou les débouchés des facs de sciences humaines. Evidemment, en reniant cette notion, la lutte ne sera pas facile à organiser, nous ne pouvons pas nous réunir demain vu que demain n'existe pas. J'attendrai donc qu'on m'envoie des messages dans le présent pour y répondre. Le monde manque de causes perdues: le climat c'est en cours, la communisme est mort, les phoques aussi et les africains tout le monde s'en fout. Je propose donc une nouvelle idéologie prête à balayer les fondations pourries de cette société déliquescente. Tous ensemble refusons le futur!

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Demain n'existe pas
  • L'anti-demainisme c'est un tiers d'existentalisme, un tiers de nihilisme et un bon tiers d'hédonisme. Cinq minutes au four, vous rajoutez des séries et des commentaires divers et paf, ça vous donne Demain n'existe pas!
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